L’attaque rebelle de la résidence du président repoussée par l’armée ivoirienne

Posted on 6 avril 2011

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ABIDJAN – L’armée ivoirienne a repoussé mercredi en fin de matinée l’attaque des rebelles d’Alassane Ouattara contre la résidence du Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, a révélé à Directscoop un source militaire proche de la présidence.

La résidence du président ivoirien était pilonnée mercredi en début de matinée à l’arme lourde. « Nous sommes à l’intérieur, on nous tire dessus depuis 6 heures du matin, ça doit être des chars », avait déclaré Michel Gbagbo. « Nous avons réussi à prendre le dessus, nous les avons repoussé », a précisé notre source.

Cette attaque intervient alors que mardi un cessez-le-feu avait était en vigueur après le bombardement aérien de cibles civiles et militaires par les forces françaises et onusiennes. « C’est une tentative d’assassinat », a indiqué un proche du président ivoirien rappelant que les Nations unies ont réaffirmé que la résolution 1975 avait pour but de détruire des cibles militaires et non civiles encore moins de s’en prendre « à la vie du président et à celle de ses proches », s’est-il offusqué.

Certains témoins sur place évoquent des « des tirs d’obus ». « Nous avons entendu de fortes détonations pendant plusieurs heures », affirme Paterne B, qui habite à moins de 1 kilometre de la résidence du Chef de l’Etat.

Les réactions dans le monde se sont multipliées mardi contre les bombardements aériens des forces françaises en Côte d’Ivoire. La Russie a exigé l’évaluation de la légitimité des bombardements effectués par les forces françaises et onusiennes en Côte d’Ivoire.

Le président de l’Union africaine, Teodoro Obiang Nguema, a dénoncé mardi le recours à la force par l’Onu et la France. A Paris, le Parti Communiste , le Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA) et Lutte ouvrière par un communiqué ont exigé le retrait   « immédiat » de  Côte d’Ivoire des  troupes françaises.

lundi, le sénateur américain Jim Inhofe (R-Okla.), membre éminent de la commission sénatoriale des services armés (SASC) et du comité chargés des relations étrangères du Sénat (SFR), avait indiqué que l’opposant ivoirien Alassane Ouattara  était « illégitime pour diriger la Côte d’Ivoire », estimant que   « les récents rapports des massacres perpétrés par les forces de Ouattara » constituent des « preuves supplémentaires » qui doivent emmener  les États-Unis à « changer leur position » dans la crise ivoirienne .

Un contentieux post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette élection, mais reconnu vainqueur par le chef de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire.

La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France, a demandé « à toutes les parties d’œuvrer à la solution politique d’ensemble de l’Union Africaine (UA) » et s’est félicitée de la décision prise (…) de nommer un haut représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble » par de voies pacifiques. Cette résolution a engagé par ailleurs « toutes les parties à coopérer pleinement » avec ce haut représentant.

Alassane Ouattara, proche de Nicolas Sarkozy, a récusé ce haut représentant déjà désigné puis, déclenché les hostilités militaires en ouvrant des fronts à l’ouest, au centre et à l’est du pays avant d’engager la « bataille d’Abidjan » contre le Président Laurent Gbagbo ; et ce, avec l’appui de l’onuci et de la force française Licorne qui ont notamment détruit tout l’armement lourd de l’armée ivoirienne.