Côte d’Ivoire : Forces françaises et rébellion attaquent ensemble, à l’arme lourde, la résidence du Président Gbagbo

Posted on 7 avril 2011

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ABIDJAN – Les hélicoptères de l’armée française ont bombardé toute la nuit de mercredi, la résidence officielle du Président de la République de Côte d’Ivoire, en appui aux combattants rebelles de l’opposant Alassane Ouattara, qui tentaient de prendre le domicile du Président Laurent Gbagbo, ont constatés plusieurs témoins sur place.

Selon une source militaire, l’armée ivoirienne a subit de nombreux dégâts consécutifs à cette violente attaque mais a pu résister à ce nouvel « assaut final » et repousser victorieusement la coalition.

« Dieu merci, le Président Laurent Gbagbo va bien. Il est toujours à sa résidence. » a indiqué à Directscoop un proche de la famille avant de commenter, amer :  « ce que Nicolas Sarkozy fait en Côte d’Ivoire est criminel et inadmissible ».

Jeudi matin, le calme était revenu dans la capitale économique après ce nouvel échec de la tentative de « déloger Laurent Gbagbo » par la force pour l’évincer du pouvoir.

Cette attaque est intervenue au moment où des informations persistantes faisaient état, du vote d’une nouvelle résolution de l’Onu sur la Côte d’Ivoire prévoyant notamment le limogeage du Coréen Choi et son remplacement par un haut-fonctionnaire d’origine Russe, l’envoi d’un avion-bombardier dans le pays et l’interdiction de survol du territoire par les appareils de l’Onuci. Toutefois, des responsables de l’Onuci contactés par Directscoop à Abidjan n’ont pu confirmer cette information par ailleurs, non disponible jeudi sur les sites officiels de l’Onu.

Une avalanche de protestations avait accueilli les premiers bombardements aériens, lundi, des forces françaises en Côte d’Ivoire. La Russie avait exigé l’évaluation de la légitimité de ces bombardements tandis que le  président de l’Union africaine, Teodoro Obiang Nguema, denonçait le recours à la force par l’Onu et la France. A Paris, le Parti Communiste, le Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA) et Lutte ouvrière par un communiqué exigeait pour leur part, le retrait « immédiat » de  Côte d’Ivoire des  troupes françaises. De nombreuses organisations de la société civile avaient organisé des manifestations de rue pour protester contre  ces « tonnes de bombes qui sont déversées sur les populations civiles » .

Un différend post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette élection, mais reconnu vainqueur par le chef de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire.

La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France et du Nigeria, invite  au réglement du différend par la voie pacifique sous l’égide d’un haut représentant. Laurent Gbagbo a accepté ce  haut représentant déjà désigné par l’Union Africaine mais Alassane Ouattara l’a récusé. Il  tente depuis,  avec l’appui des militaires français, de renverser par la force le Président Laurent Gbagbo .