Côte d’Ivoire : La France vers un autre bombardement en Côte d’Ivoire

Posted on 9 avril 2011

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ABIDJAN – L’ambassade de France en Côte d’Ivoire a accusé, vendredi, l’armée ivoirienne d’avoir « attaqué, pour la deuxième fois en moins de 48 heures », la résidence de l’ex ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon dans une déclaration recueillie par l’Afp.

« La France rappelle que conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU, les Forces impartiales (Onuci et force française Licorne) sont en droit de mettre en œuvre leur mandat afin de prévenir l’usage d’armes lourdes par toutes les parties du conflit », a menacé l’ambassade de France. Cette accusation et ces menaces font échos aux déclarations du français Alain le Roy, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix pour qui, « il est évident que les soldats du camp Gbagbo (Armée ivoirienne ndlr) ont pris l`accalmie de mardi comme prétexte pour renforcer leurs positions. Ils ont toujours de nombreuses armes lourdes à disposition ».  Alain Le Roy, a en outre affirmé avoir vu des photos sur lesquelles apparaissent des chars, des lance-roquettes, des lance-grenades et des véhicules de transport de troupes.

« Ce scénario des accusations fallacieuses précédent les attaques françaises est analogue à celui qui a précédé le bombardement le 4 avril par l’armée française des tous les camps militaires d’Abidjan et de plusieurs sites civils tels la télévision ivoirienne, la résidence du Chef de l’Etat et le siège de la présidence de la République. La protection des civils demandée par la résolution 1975, et l’usage d’armes lourdes que ferait l’armée ivoirienne contre les civils avaient généreusement ervi de prétexte à ces agressions injustifiées » a commenté un officier de l’armée ivoirienne pour qui ces bombardements de l’armée française ne visent qu’à faciliter la prise du pouvoir par l’opposant Alassane Ouattara pourtant candidat malheureux au second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010.

Un différend post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette même élection, mais désigné vainqueur par le chef de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire.

La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France et du Nigeria, invite au réglement du différend électoral par la voie pacifique sous l’égide d’un haut représentant désigné par l’Union Africaine. Laurent Gbagbo a accepté ce  haut représentant déjà désigné mais Alassane Ouattara l’a récusé, encouragé en cela par la France. Il  tente depuis,  avec l’appui des militaires  français, de renverser par la force le Président Laurent Gbagbo .