Victimes françaises du conflit ivoirien : Paris et Abidjan font leurs choix

Posted on 30 Mai 2011

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ABDJAN – L’enquête menée par la juge française Patricia Simon sur l’enlèvement le 4 avril des 4 étrangers dont 2 français à l’hôtel Novotel d’Abidjan, a débouché sur la détention de 3 membres des ex-FDS (forces de défense et de sécurité) qualifiés de pro-Gbagbo, a-t-on appris vendredi.

« L`enquête avance très très bien. », avait déclaré 19 mai le ministre de la justice de Ouattara, chef d’Etat ivoirien installé par la coalition armée Licorne-ONUCI-FRCI. Le ministre n’avait manqué d’ajouter : « On va découvrir beaucoup de choses et cela pourrait même aider pour l`affaire (Guy-André) Kieffer », le journaliste franco-canadien disparu depuis le 16 avril 2004 à Abidjan.

La diligence de Paris et d’Abidjan à faire la lumière sur la disparition de ces français étonne plus d’un à Abidjan, d’autant plus qu’un autre français, Phillipe Rémond, mort-assassiné le 31 mars à Yamoussoukro, alors que la ville était sous le contrôle des forces de Ouattara, ne fait l’objet d’aucune enquête.

Pour plusieurs ivoiriens et certains français amis du défunt, « Sarkozy a fait son choix ». Phillipe Rémond était connu pour ses positions pro-Gbagbo et surtout anti-coloniales.

« (…) Philippe Rémond, se sachant en danger, avait quitté son domicile et s’était caché à l’hôtel, malheureusement ceux qui en voulaient à sa vie l’ont retrouvé ! », écrivait en hommage à l’homme l’un de ses collègues et amis français.

En janvier 2011, il a affirmé sur les ondes de la télévision ivoirienne sa position, déclarant que l’ONU et la France étaient dans l’arbitraire. Il s’était proposé pour la mise en œuvre d’une nouvelle monnaie ivoirienne. L’homme s’était déjà illustré dans ce combat en 2004 lors des bombardements français contre l’aviation ivoirienne en participant à la mobilisation dans la rue des patriotes ivoiriens.

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